Echanson servant du vin, Palais de Chehel Sotun, XVIIe siècle, Ispahan, |
L'aube est un moment particulier pour Hâfez, c'est le moment du lever de l'astre solaire. La lumière va dissiper les ténèbres. La prière effectuée à l'aube est considérée par Hâfez comme la plus efficace : elle est toujours entendue et exaucée. Le vin, s'il est besoin de le rappeler, est le symbole de l'extase mystique pour les soufis.
"Pointe l'aube et le nuage a tendu son fin rideau.
Le vin de l'aube ! Le vin de l'aube, ô compagnons !
Goutte la rosée sur la face de la tulipe.
Du vin ! Du vin, ô amis !
Dans l'allée du jardin les fleurs ont dressé un lit d'émeraudes.
Saisis le vin pareil au rubis incandescent !
De nouveau ils ont fermé la porte de la taverne. [1]
Ouvre, ô Toi qui ouvres les portes !
En pareille saison, il est étrange [2]
qu'ils aient fermé en toute hâte la taverne !"
[1] "ils", ce sont les autorités religieuses, les docteurs de la loi, rigides, bornés et sourcilleux.
[2] "saison", mousem qui selon le contexte signifie aussi "printemps". Extase, aube, rosée, printemps, autant de symboles de l'éveil et de la résurrection spirituels.
Hâfez, Le Divân, Verdier poche, Ghazal 13
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire