Sindbad PUZZLE

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mercredi 9 mars 2011

Emily Dickinson : There's a certain Slant of Light

Walter Launt Palmer

Les après-midi d’hiver, un certain rayon de lumière oblique frappe (Heavenly Hurt) certaines personnes et exerce sur elles une action transfiguratrice.
On aurait tort de croire qu’il s’agit ici de la lumière naturelle du soleil. Les terme « oblique » (slant) et Céleste (Heavenly) nous indiquent que l'auteur fait allusion à une lumière d'une nature autre que matérielle, la lumière oblique est d'essence subtile et spirituelle et agit par conséquent sur l'état spirituel de celui qui la perçoit. Elle ne peut être appréhendée, étudiée ou comprise (None may teach it). Elle ne laisse aucune marque (scar) sur le corps mais agit sur l'âme en exerçant sur elle un pouvoir d’attraction (heft). L'âme alors s'éveille au monde spirituel et perçoit les significations profondes (meanings) de la forêt de symboles qui l'entoure. Le monde retrouve son sens perdu. Il parle à l'individu et devient compréhensible. De morte, la nature reprend vie : le paysage écoute (landscape listens) et les ombres respirent (breath). Cette lumière oblique, en se retirant, ne peut que laisser au vide créé derrière elle les apparences de la mort.

There's a certain Slant of light,
Winter Afternoons -
That oppresses, like the Heft
Of Cathedral Tunes -

Heavenly Hurt, it gives us -
We can find no scar,
But internal difference,
Where the Meanings, are -

None may teach it - Any -
'Tis the Seal Despair -
An imperial affliction
Sent us of the Air -

When it comes, the Landscape listens -
Shadows - hold their breath -
When it goes, 'tis like the Distance
On the look of Death -
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Traduction (je suis plutôt réservé quant à cette traduction) :

Il est un certain Rai oblique
Des Après-midi d'Hiver
Qui oppresse comme Pèsent
Tels Hymnes de Cathédrale.

Il nous porte un Coup Céleste -
Ensuite, aucune cicatrice
Mais une référence interne
Au siège des divers Sens.

Nul ne peut l'enseigner - Personne -
C'est le Sceau nommé Désespoir -
Une affliction souveraine
Nous est mandé par les Airs -

Vient-elle, le Paysage écoute -
Les Ombres retiennent leur souffle -
S'en va-t-elle, c'est comme la Distance
Que trahit l'aspect de la Mort.

Emily Dickinson

Trad. Pierre Leyris, in Esquisse d'une anthologie de la poésie américaine du XIXe siècle, Gallimard

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