Site archéologique nabatéen d'al-Hijr (Ier siècle av J.C au 1er siècle apr. J.C) dans l'actuelle Jordanie. C'est le site le plus vaste au sud de Pétra et témoigne de la maîtrise architecturale et hydraulique atteinte par les Nabatéens.
Coran XV (al-Hijr), 28-35 :
"Lorsque ton Seigneur dit aux Anges :
"Je vais créer un homme (bashar-an)
d'une argile extraite d'une boue malléable.
Après que je l'aurai harmonieusement formé,
et que j'aurai insufflé en lui de mon Esprit (rûh-î);
tombez prosternés devant lui".
Tous les Anges se prosternèrent (sajada) ensemble,
à l'exception d'Iblis qui refusa de se prosterner.
Dieu dit :
"Ô Iblis !
Pourquoi n'es-tu pas au nombre
de ceux qui se prosternent ?"
Il dit :
"Je n'ai pas à me prosterner devant un homme que tu as créé
d'une argile extraite d'une boue malléalble".
Dieu dit :
"Sors d'ici !
Tu es maudit !
Sur toi ma malédiction
jusqu'au Jour du Jugement !"
Etranges versets. Ils m'intriguent particulièrement et soulèvent en moi nombre d'interrogations.
Pourquoi Dieu, après avoir créé l'homme et y avoir insufflé de Son Esprit, demande-t-Il aux Anges de se prosterner devant lui ? Se prosterner devant quelqu'un, c'est lui marquer sa soumission, c'est admettre son infériorité par rapport à lui. La prosternation est le signe d'adoration le plus élevé dans le rituel religieux. On ne peut mieux marquer sa soumission envers quelqu'un qu'en se prosternant devant lui. Enfin, la soumission implique de facto l'obéissance. Or Dieu dans le Coran affirme, à maintes reprises, que l'homme ne doit adorer et se prosterner que devant Lui. Et pourtant dans les versets cités, Il ordonne aux Anges de se prosterner devant un autre que Lui.
Certains commentateurs ont interprété ces versets en disant qu'il s'agit d'une simple salutation. C'est peu probable car le terme utilisé est bien "prosternation" (sajada) qui implique des significations et des conséquences bien plus profondes qu'une simple salutation. D'autres interprètes ont déclaré que Dieu a octroyé à l'homme un statut plus élevé que celui des Anges. Interprétation certes propre à flatter l’égo humain mais qui me laisse dubitatif. Nous savons que l'homme par ses turpitudes peut descendre particulièrement bas. Et le Coran lui-même ne cesse de fustiger l'homme. Il l'accuse à plusieurs reprises d'être pire que les bêtes et d'avoir un cœur plus dur qu'un roc. Dans les versets cités, il ne peut s’agir d’un homme quelconque ou de l’humanité dans son ensemble. Car, si Dieu a véritablement soumis les Anges à l’homme alors il suffirait à un homme de donner un ordre à un Ange pour voir celui-ci s'empresser de l'exécuter. Mais, hélas, nous constatons bien que tel n'est pas le cas. Aussi, nous sommes contraints d'admettre que l'homme cité dans les versets ci-dessus n'est pas un individu quelconque mais plutôt quelqu'un de très spécial que nous pourrions désigner en l'appelant "Homme de Dieu". C’est devant cet Homme de Dieu que le Miséricordieux a ordonné aux Anges de se prosterner et de reconnaître sa suprématie. Entre tous les hommes, il possède en lui l’Esprit de Dieu (Rûh) et c’est ce qui le distingue du commun des mortels et le place au-dessus de toute la Création. Se soumettre à lui est un devoir imposé à toute la Création par Dieu Lui-même.
Parmi tous les Anges, seul Iblis refuse de se prosterner devant l’Homme de Dieu. Il se sent supérieur à lui car il n'a pas été créé d'une substance vulgaire telle que la boue. Sa désobéissance lui attire la colère de Dieu : il est maudit, chassé et condamné à errer jusqu'au Jour du Jugement (yawm al-dîn). La sévérité de la punition infligée par Dieu à Iblis est une indication supplémentaire du statut exceptionnel de l'Homme de Dieu.
Mais qui est-il donc cet Homme de Dieu devant lequel les Anges doivent se prosterner sous peine d’être condamnés à une damnation éternelle ?
Pour les Soufis tel Ibn Arabî, il s’agit de l’Homme Parfait (Insân Kâmil), l’Ami de Dieu (Wâlî Allah), le Pôle (Qutb), le Maître spirituel (Murshid) qui initie ses disciples (mûrids) au Mystère divin.
Pour les chiites en revanche, cet Homme de Dieu est l’Imam qui possède en lui l’Esprit de Dieu. Le croyant qui ne voit pas en l’Imam, l’Esprit de Dieu, et ne se soumet pas à lui commet la même erreur qu’Iblis qui n’a pas su voir l’Esprit de Dieu sous l’enveloppe matérielle de l'Homme de Dieu. La faute d'Iblis est certes d’avoir désobéi à l'ordre divin. Mais cette désobéissance découle du fait qu’il s’est laissé trompé par l’apparence grossière (la boue) de l’Homme de Dieu et n'a pas su voir l’Esprit de Dieu qui l'habitait. S’il avait vu l’Esprit de Dieu alors il aurait accepté de se soumettre à l’Homme de Dieu en se prosternant humblement devant lui. S’étant laissé trompé par l’apparence, la vengeance d’Iblis consistera également à induire les hommes en erreur en jouant avec les apparences. Il les enjolivera à tel point aux yeux des humains que ceux-ci oublieront de voir la réalité spirituelle derrière les apparences et, pour nombre d'entre eux, nieront même son existence.
Ces deux interprétations (soufie et chiite) par leur profondeur d’analyse des versets cités me satisfont davantage que celle, sans doute flatteuse pour l’égo humain, consistant à affirmer la suprématie de l’homme sur les Anges. C’est un homme exceptionnel que Dieu vient de créer. Il possède en lui l'Esprit de Dieu. Cet Esprit lui confère excellence, noblesse et supériorité sur toute la Création. L'Esprit de Dieu le rend digne d'être adoré par le reste de la Création de Dieu, Anges ou humains.
Ces deux interprétations (soufie et chiite) par leur profondeur d’analyse des versets cités me satisfont davantage que celle, sans doute flatteuse pour l’égo humain, consistant à affirmer la suprématie de l’homme sur les Anges. C’est un homme exceptionnel que Dieu vient de créer. Il possède en lui l'Esprit de Dieu. Cet Esprit lui confère excellence, noblesse et supériorité sur toute la Création. L'Esprit de Dieu le rend digne d'être adoré par le reste de la Création de Dieu, Anges ou humains.
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