Omar Khayyam a écrit sa poésie sous une forme que l'on appelle "rubayat". Dans son introduction au "Cent un quatrains" d'Omar Khayyam, Gilbert Lazard nous explique les règles structurelles qui régissent le rubayat.
"La métrique de la poésie persane est quantitative, comme celle de la poésie latine classique. Le rubayat est caractérisé par un mètre particulier, qui compte douze ou treize syllabes, avec une césure fréquente après les quatre ou cinq premières. Plutôt qu'un quatrain c'est un double distique, car il se divise ordinairement en deux parties égales. La rime, unique, figure obligatoirement aux deux premiers vers et au dernier, facultativement et rarement au troisième. Le contenu répond le plus souvent à cette structure rythmique. Les deux premiers vers posent un sujet, fréquemment sous la forme d'un petit tableau ; le troisième introduit une nouvelle idée, dont le développement dans le quatrième rejoint le premier motif par une pointe inattendue. Le secret du rubayat est dans l'art de donner au troisième vers la "courbe conceptuelle" qui permettra au quatrième de "revenir" de manière piquante."
Exemple :
"Si tu t'enivres, Khayyam,
l'ivresse te soit bonheur ! [rime en bâsh]
Si tu étreins une femme,
cet amour te soit bonheur ! [bâsh]
Toute chose de ce monde
s'achève dans le néant : [ast]
Dis-toi que tu es néant,
et vivre te soit bonheur ! [bâsh]
Omar Khayyam, Cent un quatrains, traduction Gilbert Lazard, Orphée La Différence
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