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samedi 13 novembre 2010

Anthony Kiedis : Enfant de la chance ?


Anthony Kiedis fumant son premier joint à l'âge de 11 ans et photographié par son père

Dans les trois premiers chapitres de son autobiographie "Scar Tissue", Anthony Kiedis, chanteur des Red Hot Chili Peppers, évoque son enfance et son adolescence délurées aux côtés d'un père excentrique, débauché et dealer qui l'initie et l'introduit dans le monde de la drogue, du sexe et de la nuit dès son plus jeune âge.
Ainsi, c'est âgé à peine de 4 ans que Kiedis reçoit un avant-goût de la drogue lorsque son père lui souffle au visage une bouffée de shit qui provoque en lui un sentiment d'euphorie. A l'âge de 11 ans, son père lui propose son premier joint et prend des photos pour en garder le souvenir. Le jeune garçon découvre rapidement le travail de son père car celui-ci se livre ouvertement devant lui à son activité de dealer de shit et de cocaïne. C'est également avec son père que Kiedis découvre le sexe. Il met la main sur la pile des numéros de Playboy et de Penthouse du paternel et rencontre pour la première fois des prostituées. Son père lui livre tous les secrets de l'anatomie intime féminine et arrange pour lui, à l'âge de 12 ans, sa première relation sexuelle. A l'âge de 14 ans, Kiedis est devenu un fumeur de shit assidu et a même goûté aux drogues dures que la cocaïne, le LSD et l'héroïne. Envers ce père qui le fait pénétrer dans un monde étrange et fascinant, Kiedis éprouve une véritable admiration. Son père est son héros, son modèle. Une relation fusionnelle se noue entre le fils et le père. "Scar Tissue" nous offre quelques beaux passages où l'on voit tout l'amour et l'affection que le jeune Kiedis éprouvait envers son père. Et,il faut écouter cet émouvant interview où le père nous parle de sa relation avec son fils et des choix qu'il fit pour son éducation, pour cela, cliquer ici.
Ce qui est absolument stupéfiant de constater en lisant ces trois premiers chapitres, c'est que ces expériences qui pourraient être traumatisantes pour un enfant de son âge, furent vécues par Kiedis d'une manière positive, amusante et avec beaucoup de désinvolture. Kiedis se réjouit même à plusieurs reprises d'avoir vécu ces choses à un âge si précoce et plaint les autres enfants de son école d'avoir une vie tellement réglée et conformiste. Kiedis nous dit que la drogue et le sexe n'entraînèrent aucune conséquence néfaste sur sa scolarité et qu'il fit même partie des bons élèves de sa classe. Le fait qu'en dépit des quantités astronomiques de drogues ingurgitées, Kiedis arrive à garder un tel contrôle sur lui-même et sur la drogue est véritablement extraordinaire. A aucun moment sa vie nocturne et débauchée ne vient empiéter sur sa scolarité pour la perturber. De plus, aucun des effets destructeurs du shit (problèmes de concentration, manque de motivation, instabilité d'humeur, désintérêt pour la scolarité, apathie...) ne viennent altérer le comportement de Kiedis qui nous donne toujours l'effet d'un adolescent bien dans ses baskets, actif, sociable, plein d'allant et d'énergie. De plus, l'éducation extrêmement permissive qu'il reçoit de la part de son père fait qu'en dépit des nombreux chapardages et actes de délinquance qu'il commet, il n'éprouve aucun sentiment de remords ou de culpabilité, en tout cas il ne nous en fait pas part. En lisant ces pages, on demeure également admiratif devant la vigueur de sa constitution physique et mentale. Pour preuve, ce grave accident que connut Kiedis à l'âge de 15 ans. L'un de ses jeux favoris était de grimper sur le toit des immeubles, dont certains de 5 étages, et de se jeter du haut de leur terrasse dans la piscine de la copropriété. Un jour, manque de pot, il atterrit sur le rebord de la piscine et se brise le dos et a les vertèbres tassées. Néanmoins, après quelques semaines de séjour à l'hôpital, fatigué par son immobilité, Kiedis, encore en convalescence, se débarrasse de ses lanières et quitte en clopinant l'hôpital  dans son accoutrement de malade poursuivi par les cris épouvantés des infirmières.
Concernant la période de son adolescence, Kiedis déclare sans ambages : "Adolescence is such a fun time in your life".
Autre chose véritablement étonnante durant cette période de la vie de Kiedis, c'est le peu de place que la musique y tient. En effet, elle n'y est quasiment pas évoquée. Kiedis nous dit juste que son père était un grand fan des groupes des années 60, qu'il était un beatnik et avait une importante collection de disques. Mais Kiedis ne manifeste aucun intérêt pour cette collection et nous ne le voyons jamais écouter de la musique ou nous faire part de ses goûts musicaux. Ce n'est que vers la fin du 3e chapître, alors qu'il a 16 ans, qu'il découvre véritablement, avec  son meilleur ami du lycée Michaël Balzary (Flea), la musique, et s'intéresse à la scène punk de Los Angeles. Flea aussi ne commence l'apprentissage de la bass qu'à l'âge 16 ans sous l'égide de Hillel Slovak que les deux amis ont rencontré quelque temps avant. Ceci est d'autant plus remarquable de la part de Flea quand on voit le grand bassiste qu'il est devenu par la suite.
S'il est une chose que le bon Dieu ou la Nature a accordé généreusement à Kiedis, c'est bien la santé. C'est une force de la nature. Avec les excès et les abus incroyables qu'il a commis dans la drogue et ce dès son plus jeune âge, n'importe qui d'autre à sa place aurait péri ou tout du moins serait sorti considérablement diminué physiquement et intellectuellement. Il suffit de le regarder encore de nos jours pour être bluffé par sa forme physique, sa musculature d'athlète, son poil brillant et sa voix meilleure que jamais. A maintes reprises dans le livre, Kiedis remercie le bon Dieu pour avoir eu tant de chance dans sa vie et s'en être tiré à si bon compte. Et, à un moment donné dans le livre, il se demande même ("What in heaven's name had I done") ce qu'il a pu accomplir de bien pour mériter tant de bonnes choses dans la vie. Seul Dieu le sait.


Les Kiedis : père et fils

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